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L’argent n'a ni odeur ni frontière

L’argent n'a ni odeur ni frontière Une réalité et une vérité, toutes lointaines, qui accompagne l’histoire humaine, malheureusement. Depuis la nuit des temps, on dit que « le pognon n’a pas d’odeur ». Une expression qui remonte aux années 69 - 79, pendant le règne de Vespasien, successeur du sanguinaire empereur Néron. En effet, au départ de Néron du pouvoir  à Rome, son successeur Vespasien, fondateur de la dynastie des flaviens, trouve les caisses de l’Etat à sec. Aussi lui vint en tête l’idée d’inventer de nouvelles taxes pour assainir les comptes de Rome. Une de ses initiatives fut, celle d’introduire un impôt impopulaire sur la collecte d’urines alors, denrée précieuse utilisée par les teinturiers pour préparer les tissus avant la coloration ainsi que pour dégraisser la laine. Tous les chefs de familles commerçantes devaient le payer en raison du nombre de têtes par maison. C’est l’insolite ‘Chrysargyre’ qui marqua les esprits des romains, jusqu’au sein de la famille impériale. Critiqué par son fils Titus pour cette mesure injuste, l’empereur aurait placé sur le nez de celui-ci, une pièce d’or lui demandant d’en renifler sa prétendue puanteur.  A la réponse négative du fils, Vespasien aurait déclaré en latin « pecunia non olet »,  qui se traduit par « l’argent n’a pas d’odeur ». Pour l’empereur, si les toilettes s’accompagnaient d’odeurs nauséabondes, il n’en était rien de l’argent ainsi récolté. Depuis lors, cette expression est utilisée pour dire que peu importe l’origine du flouze, même s’il est mal acquis, l’essentiel est d’en avoir. Le sang versé, le courroux qui habite le cœur des acquéreurs et la pauvreté qu’il entraine, n’inquiète personne. On ne sait pas si le blanchiment d’argent découle de cette expression. On comprend, par ailleurs, tout l’intérêt de vouloir laver l’argent sale dans ces conditions.



Depuis, 2013, le crime organisé international rapporte 870 milliards de dollars par an grâce aux trafics de la drogue, d’êtres humains et de la cybercriminalité, selon une estimation du responsable de l’ONUDC, une agence de l’ONU, contre le crime organisé. Une bonne cagnotte sans doute. Le Russe Youri Fedotov (ONUDC), patron de l’agence s’est  écrié: «Ils font 870 milliards de dollars par an, c’est une énorme somme d’argent». À partir du moment où l›on dit que « l’argent n’a pas d’odeur, cela veut dire que le pèze salement gagné est finalement de l’argent », disait un docteur français, Bahram Matine. Ainsi pour une personne peu scrupuleuse, tout argent est bon à prendre, quelle que soit sa provenance ou les moyens employés pour l’obtenir. Mais si «l’argent n’a pas d’odeur, il sent tout de même  les profiteurs», avertissait l’écrivain français Charles de Leusse. Alors que l’on combat le crime et les criminels, l’argent du crime a des temps paisibles à vivre devant lui. Il est protégé et circule librement dans le monde. On peut tout interdire de voyager mais pas le fric criminel qui se volatilise sans passeport ni visa. De l’argent bien protégé.
 

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